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S’accorder pour sauver des vies et éliminer les besoins
16 mai 2016 par Izumi Nakamitsu, Administratrice adjointe du PNUD et Responsable du Groupe de réponse aux crises
Les chiffres en rapport avec les défis humanitaires actuels ont atteint une proportion difficile à imaginer : 125 millions de personnes ont besoin d’aide, un niveau jamais atteint depuis la 2è guerre mondiale ; 60 millions de personnes ont fui leur maison, la moitié d’entre elles étant des enfants, et on estime que 218 millions de personnes sont touchées par des catastrophes chaque année, les changements climatiques venant s’ajouter aux causes de cette instabilité.
L’envergure du problème a incité le Secrétaire général de l’ONU à convoquer le premier Sommet Humanitaire mondial. Là aussi, les chiffres sont parlants. Ces 3 dernières années, 23 000 personnes de 153 pays ont participé aux consultations. Cette année, entre le 23 et le 24 mai à Istanbul, ce Sommet devrait rassembler près de 6,000 leaders mondiaux de gouvernement, du monde des affaires, d’organisations d’aide, de la société civile, de communautés touchées et de jeunes, entre autres.
Comment vont faire tous ces participants pendant 2 jours pour décider des meilleurs moyens de répondre aux besoins humanitaires urgents de 125 millions de personnes ?
Le maître mot est la cohérence. En d’autres termes, il est indispensable que les acteurs humanitaires et du développement collaborent efficacement au-delà des frontières institutionnelles pour prévenir les crises et s’y préparer, et pour aider les populations à se relever plus rapidement, tout en renforçant leurs capacités pendant les crises.
Par exemple, les acteurs humanitaires jouent un rôle fondamental dans la distribution de nourriture, d’abris et d’autres formes de soutien vital dans les camps de réfugiés. Nous devons veiller à protéger ces travailleurs humanitaires et à respecter les cadres réglementaires qui leur permettent de s’acquitter de leurs tâches.
Parallèlement, les acteurs du développement peuvent contribuer à créer des possibilités d’emploi dont les communautés ont grand besoin pour subvenir aux besoins de leurs familles dans la dignité. Ils peuvent aussi aider les communautés d’accueil à faire en sorte que les services et le marché du travail au niveau local ne soient pas saturés par l’afflux de réfugiés.
La cohérence consiste aussi à exploiter durablement les solutions de développement qui s’attaquent aux causes profondes du déplacement, des conflits et d’autres crises.
On assiste déjà à une coopération inter-organisations étroite entre les acteurs du développement et les acteurs humanitaires dans l’organisation du Sommet, et cette coopération se poursuivra pendant et après l’événement.
Mais il nous faut garder à l’esprit que le Sommet humanitaire mondial est un début et non une fin. C’est une étape dans un important processus de changement du mode de coopération entre les acteurs humanitaires, du développement et de consolidation de la paix pour relever des défis communs. En s’accordant sur les domaines d’intervention, et en comptant sur une volonté politique fondamentale, nous pouvons changer des vies et éliminer les besoins.
Efficacité de l'aide Programme de développement pour l’après-2015 Agenda 2030 Gouvernance et consolidation de la paix Développement durable Izumi Nakamitsu Réponse aux crises